Le Lavabo

Le "Lavabo" de l'Abbaye St Félix de Montceau se trouve au-dessus de la citerne côté sud et jouxtant le Réfectoire.
Cette pièce, fonctionnelle pour le lavage des mains avant de se rendre au Réfectoire, mais aussi symbolique pour l'eau, pureté du corps et de l'âme, est intéressante à plusieurs titres.

En effet, elle présente une somme de matériaux hétéroclites datant incontestablement l'occupation du "Lieu".
Le Lavabo, rectangle de six mètres sur cinq, offre sur ces quatre murs quatre architectures différentes. Nous noterons d'abord l'apport de Mégalithes sur les murs Nord et Est, preuve que ces énormes pierres étaient déjà sur le Site et qu'elles ont été réutilisées pour la construction de cette salle. Nul doute alors que l'Homme Néolithique vécut ici. Les poteries culinaires digitales, la hache polie et ces mégalithes, attestent d'une occupation du Site à cette époque. Ajoutons l'élément primordial l'eau. D'autre part, la position dominante du Lieu explique également cette continuelle occupation de la colline.

Le mur nord présente l'ouverture de la porte d'accès, et a été construit avec de la pierre froide bien équarrie et un bloc monolithe, se trouvant là auparavant, preuve de la célébration du culte de l'eau. L'entrée, assez large, pouvait laisser passer plusieurs moniales en même temps.
Le mur Est se compose d'un amalgame de pierres froides, calcaires et d'un autre bloc monolithe, lui aussi près de la "Source".

Le mur Sud, lui a été aménagé à l'époque romane et gothique par un appareillage bien construit de champ et de plat. Toutefois, il présente lui aussi des remaniements successifs sur sa partie haute extérieure. En effet, nous trouvons là trois murs d'une épaisseur totale d'environ un mètre. Si nous étudions ce mur, nous trouvons la base d'une première assise à petites pierres rectangulaires, de facture gallo-romaine sur lequel se sont appuyés le mur roman et le mur gothique. Encore une fois, l'architecture corrobore nos découvertes importantes d'une occupation romaine ( Intaille, Monnaies, Frise, Fragments de Dolia...) Les bases de ce mur restent à dégager à l'extérieur pour une étude plus pointue.

Le mur ouest, faisant partie également des Celliers, montre un début de maçonnerie en pierres froides assez plates, puis en son point le plus bas, elles sont plus épaisses et régulières. Là, nous conclurons simplement à des restaurations ou à des aménagements divers au cours de l'occupation religieuse.

Vestige important et déterminant pour la fonction de cette pièce, sont les assises de la vasque, à la base du mur nord et le chêneau d'évacuation de l'eau de cette vasque. Ce chêneau d'une longueur de trois mètres quatre vingt, est évidemment évasé en son départ, puisqu'il a trente centimètres, puis quinze centimètres en son extrémité, avant de s'enfouir sous la pierre monolithe pour rejoindre le chêneau d'évacuation du trop plein de la citerne.

Le dallage de cette pièce a totalement disparu, mais on peut penser qu'il était en pierres froides, d'une part par les vestiges de la vasque, d'autre part à cause de l'eau, qui aurait rapidement érodé un dallage en pierres calcaires.