Une Tombe mystérieuse

Lors de la recherche de la fondation d'une partie du mur Sud de l'Abbatiale, derrière le mur occidental de la chapelle romane, nous avons découvert une sépulture, qui n'aurait jamais du se trouver là. En effet, comment concevoir une tombe à l'endroit où se trouvaient les Celliers ?
Les ossements ont été trouvés à un mètre environ du sol actuel, et le squelette était en bon état de conservation, sauf le crâne qui avait été légèrement endommagé par le pic de la pioche, grâce à laquelle il avait été découvert.

Le corps, orienté Est-Ouest, reposait à même le sol, dans une cavité de la roche, taillée à son intention. Couché sur le côté droit, il se trouvait dans la position semi-foetale, avec les bras croisés sur son torse. Cette position nous pose un problème, car elle n'est pas la position chrétienne rituelle.
En outre aucun objet, aucun témoignage archéologique n'a pu éclairer nos recherches. Seule une étude au carbone 14 pourrait dater cette sépulture assez inhabituelle dans une Abbaye de moniales.

Monsieur Henri Duday, anthropologue au C.N.R.S. a bien voulu prêter gracieusement son concours : Son rapport du 2 mars 1981 concluait à une stature d'environ 1,65 mètre. Il n'est pas possible de dater la tombe, d'après la morphologie du squelette. Nous avons réfléchi à plusieurs hypothèses pour la datation de la sépulture. Celle-ci paraît avoir être taillée rapidement, soit à cause d'une maladie contagieuse, soit par assassinat, soit par accident dû à la construction de l'Abbatiale gothique.
Mais, la situation du corps dans une partie des bâtiments monastiques nous infirme l'hypothèse d'un Compagnon bâtisseur. En effet, comment croire que les moniales de Saint Félix aient enterré un corps à cet endroit ? Cela est totalement improbable, sauf si cette aile de bâtiment n'existait pas. Mais elle était présente.

Alors, Néolithique ? Aucun objet avec lui. Surprenant ! Quoiqu'il en soit le mystère reste entier, tant que nous n'aurons pas les moyens financiers de faire dater les ossements. La tombe est restée in situ, protégée par nos soins. L'hypothèse la plus probable est que celle-ci a été faite avant l'occupation religieuse ou après l'abandon de la colline par les Bénédictines.