En novembre 1998, ont été découverts sur le Site de l'Abbaye Saint-Félix de Montceau, des ossements humains, lors de la plantation d'un arbre. Ce lot d'ossements a été exhumé au sommet de la butte située au-dessus de l'enceinte habitable de l'Abbaye, derrière le mur Est du Réfectoire.
Ensevelis à faible profondeur et à même le sol, ils étaient disposés pêle-mêle. Avant d'aller plus loin dans l'étude de ces ossements, il faut se plonger dans l'histoire des Abbayes et des Monastères.
En effet, des personnes hauts placés, des notables, des princes, des ducs, des rois, payaient pour se faire ensevelir dans ces lieux bénis. Ils pensaient ainsi qu'ils iraient directement auprès du Divin Juge, puisqu'étant enterrés en un endroit où la moniale prierait tous les jours sur leur tombe, et ferait célébrer des messes pour le repos de leur âme.
Ce fut le cas à Saint Félix de Montceau. Alors pourquoi ces ossements sans digne sépulture et jetés çà et là ? Simplement une question de place, et donc de rentrée d'argent. N'oublions pas que les Abbayes, Monastères, Couvents, Lieux de foi par excellence, avaient une grande renommée de pureté et de prière, d'où des donations, des legs, des dons de toutes sortes.
Nous le voyons bien dans les archives de l'Abbaye, qui donnent en détail le nom et les biens des personnes qui ont voulu se faire enterrer à Saint Félix. Par exemple Othon le Grand, Seigneur de Cournonsec, et Adélaïde Alméraza, simple habitante de Gigean, en sont deux témoignages.
Pâturages, moulins, prairies, vignes, champs, rentes, écus d'or, sols melgoriens, sont des ressources importantes pour la pérennité de la vie de l'Abbaye, en échange d'une place pour l'éternité. Parfois, il était nécessaire d'enlever les tombes les plus anciennes pour permettre, si l'on peut dire, de caser les nouveaux arrivants, qui avaient payés leur parcelle. Il était donc nécessaire d'enlever les ossements les plus anciens et de les mettre dans un ossuaire, ce qui fut fait régulièrement. C'était une nécessité pour la survie de l'Abbaye.
Le cimetière sera fouillé lorsque le Site sera entièrement protégé du vol et du vandalisme, et aussi avec l'autorisation de la commune de Gigean et des Antiquités Historiques.